DAY #5 - QUAND LES POLITIQUES SOUTIENNENT LES COLLECTIFS CITOYENS
Résumé de la journée:
Direction the Rockaways ! Debriefing et retour à chaud de la formation sur la plage Structures rencontrées:
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Morning Debrief par AntoineLa perception des jeunes par les adultes. Quatre catégories :
1. Victims 2. Predators 3. Peace Builders 4. Leaders Deux questions :
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The Rockaway Youth Task ForceSujet : Youth Empowerment, Community Empowerment, Politics, Universtity Research Parnership, Participatory Budgeting
Créées et gérées par des jeunes, la mission de la structure « Rockaway Youth Task Force » est de redonner le pouvoir d’agir aux jeunes dans les communautés locales en leur offrant des opportunités d’engagements civiques et de bénévolat. La structure souhaite déclencher un changement social sur leur territoire et donner l’opportunité à des adolescents et jeunes adultes de devenir des citoyens actifs et productifs de leur territoire. Outils : formation au leadership et aux enjeux politiques "Développer des partenariats avec les universités pour produire des études" (Pauline) : Pour développer des formations, mais également pour mener des études et analyser des données. Ce dernier point est essentiel à la fois pour (ré)orienter l’action des structures, mais également pour rendre compte des besoins et de l’efficacité des actions menées aux différents financeurs. Les universités disposent de temps / moyens / compétences, les structures apportent la connaissance du terrain / les contacts / le matériel à étudier. |
Vidéo de l'association Youth Rockaway Task Force qui explique leur actions dans leur communauté :
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Présentation de l'association par Milan et Selika :
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Le Conseiller Municipal Donovan Richards, nous explique l'importance des mouvements citoyens comme #Ocuppy Wall Street :
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"Impressionnant ! Tout est là, la responsabilité (voire la gravité), le rapport de force, la mobilisation, la communication, l’ambition individuelle et collective, le sens tactique, l’énergie….bon j’arrête. La relation construite avec le politique est également très riche de réflexion et d’enseignement."
- Pascal
DEBRIEFING DU SÉJOUR
Retour en 10 mots par Pascal
1.
Pragmatisme
C’est un lieu commun qui saute aux yeux et aux oreilles, les acteurs que nous avons rencontré partent de la résolution de problèmes concrets et construisent en marchant des cadres de référence, des limites, des règles. Il y a autant de réflexion sur les idées et les principes qu’en France mais le débat se fait appliquer aux questions concrètes en travail.
2. Coalition
A tous les niveaux, j’ai été marqué par la capacité à « décloisonner » dirait-on et à rechercher les alliances, les coalitions pour résoudre les problèmes concrets qui servent de point de départ à l’action. Coalition :
- Entre les communautés de base,
- Entre les acteurs de la société civile et les syndicats…
- Entre acteurs publics et privés
- Entre société civile et mode politique
3. Rapport de force
Il y a à NY une culture décomplexée du rapport de force. C’est une évidence que cela fait partie du jeu de tout le monde, y compris de la société civile et de la communauté. Pour être pris en compte et entendu il faut peser sur les politiques. Les politiques intègrent ces rapports de force qui font vivre de manière assez continue la démocratie locale. Le rapport de force est présent en France mais considéré comme un dévoiement de la démocratie quand il se construit en dehors du jeu électoral. Le soin apporté à la communication est significatif de ce point de vue.
4. Communauté
C’est la référence omniprésente de ceux que l’on a rencontrés. C’est le point de référence, on se mobilise au service de la communauté- entendue comme l’ensemble des gens qui habitent un quartier mais dans une réalité ségréguée sur des bases de communauté d’origine et de langue, c’est souvent aussi des communautés d’appartenance ethnique. Certains acteurs se donnent comme objectif la mobilisation de la communauté ou la défense de la communauté. Les groupes liés à la foi sont assez omniprésents mais comme groupes de base souvent coalisés avec d’autres.
5. Financements
Cette question est elle aussi omniprésente avec une place très importante dans le financement des NGOs des financement privés qui posent d’ailleurs des problèmes parfois proches de ce que l’on connaît dans nos relations aux financeurs publics (Financements sur appels à projets, contrôle du financeur, difficulté à financer le fonctionnement des structures…) Les NGOs développent une vraie professionnalisation sur ce volet et mettent en place des stratégies d’alliances pour pouvoir recueillir les financements du projet. Par contre le crowd funding ne semble pas être un levier important de financement.
6. Optimisme méthodologique
La mobilisation des communautés de base et dans le cadre de la communauté de vie sur un quartier donne des résultats. Cela s’ancre dans la foi dans la capacité des gens d’un territoire à être acteurs, à jouer un rôle. Il y a une posture générale qui pousse à regarder les potentialités des individus et des groupes, à encourager les progrès, les efforts. L’omniprésence des encouragements (applaudissements pendants les réunions, manifestations de joie etc…) traduisent concrètement cette posture d’accueil dans le groupe, de valorisation de ce que l’on y apporte (même moi j’ai cru à un moment servir à quelque chose !). Il y a là quelque chose d’essentiel et assez en opposition avec notre culture de sanction de l’échec, de stigmatisation des handicaps et d’élitisme républicain…
7. Précarité
Pour mettre en contexte ce qui précède, ce voyage encourage tout de même à ne pas lâcher complètement notre système de protection sociale. La précarité est très présente et très violemment vécue. Ceux qui décrochent se retrouvent pour le coup à ne plus tenir que sur les liens communautaires.
8. Faiblesse…
… de l’action publique. C’est pour nous autres français assez frappant. Il y a certainement à prendre et à laisser sur ce plan. Cette faiblesse laisse de la place à l’initiative des communautés et cela produit des choses bénéfiques pour la société. Elle génère également une posture d’encouragement de l’action privée et communautaire de la part des autorités locales qui n’ont pas la prétention ou les moyens de s’occuper de tout. On peut certainement trouver un réglage intermédiaire en France (Cf. point 7), sur certain aspect de protection sociale je reste certains que les américains pauvres supporteraient une intervention plus forte de l’Etat…
9. Force
…de l’optimisme et de la confiance dans la capacité à surmonter collectivement les difficultés. Je ne sais si cela s’ancre dans la foi (qui prend des formes diverses mais est très partagée) des individus mais il y a de l’énergie dans la société américaine qui nous tend un miroir …intéressant.
10. Responsabilité
J’ai été frappé dans les rencontres que nous avons faites du sens de la responsabilité collective des acteurs des communautés qui se sentent en charge de faire quelque chose pour l’amélioration de la vie collective ; Il y a là aussi quelque chose à creuser en France du point de vue de l’omniprésence « déresponsabilisante » de l’action publique.
C’est un lieu commun qui saute aux yeux et aux oreilles, les acteurs que nous avons rencontré partent de la résolution de problèmes concrets et construisent en marchant des cadres de référence, des limites, des règles. Il y a autant de réflexion sur les idées et les principes qu’en France mais le débat se fait appliquer aux questions concrètes en travail.
2. Coalition
A tous les niveaux, j’ai été marqué par la capacité à « décloisonner » dirait-on et à rechercher les alliances, les coalitions pour résoudre les problèmes concrets qui servent de point de départ à l’action. Coalition :
- Entre les communautés de base,
- Entre les acteurs de la société civile et les syndicats…
- Entre acteurs publics et privés
- Entre société civile et mode politique
3. Rapport de force
Il y a à NY une culture décomplexée du rapport de force. C’est une évidence que cela fait partie du jeu de tout le monde, y compris de la société civile et de la communauté. Pour être pris en compte et entendu il faut peser sur les politiques. Les politiques intègrent ces rapports de force qui font vivre de manière assez continue la démocratie locale. Le rapport de force est présent en France mais considéré comme un dévoiement de la démocratie quand il se construit en dehors du jeu électoral. Le soin apporté à la communication est significatif de ce point de vue.
4. Communauté
C’est la référence omniprésente de ceux que l’on a rencontrés. C’est le point de référence, on se mobilise au service de la communauté- entendue comme l’ensemble des gens qui habitent un quartier mais dans une réalité ségréguée sur des bases de communauté d’origine et de langue, c’est souvent aussi des communautés d’appartenance ethnique. Certains acteurs se donnent comme objectif la mobilisation de la communauté ou la défense de la communauté. Les groupes liés à la foi sont assez omniprésents mais comme groupes de base souvent coalisés avec d’autres.
5. Financements
Cette question est elle aussi omniprésente avec une place très importante dans le financement des NGOs des financement privés qui posent d’ailleurs des problèmes parfois proches de ce que l’on connaît dans nos relations aux financeurs publics (Financements sur appels à projets, contrôle du financeur, difficulté à financer le fonctionnement des structures…) Les NGOs développent une vraie professionnalisation sur ce volet et mettent en place des stratégies d’alliances pour pouvoir recueillir les financements du projet. Par contre le crowd funding ne semble pas être un levier important de financement.
6. Optimisme méthodologique
La mobilisation des communautés de base et dans le cadre de la communauté de vie sur un quartier donne des résultats. Cela s’ancre dans la foi dans la capacité des gens d’un territoire à être acteurs, à jouer un rôle. Il y a une posture générale qui pousse à regarder les potentialités des individus et des groupes, à encourager les progrès, les efforts. L’omniprésence des encouragements (applaudissements pendants les réunions, manifestations de joie etc…) traduisent concrètement cette posture d’accueil dans le groupe, de valorisation de ce que l’on y apporte (même moi j’ai cru à un moment servir à quelque chose !). Il y a là quelque chose d’essentiel et assez en opposition avec notre culture de sanction de l’échec, de stigmatisation des handicaps et d’élitisme républicain…
7. Précarité
Pour mettre en contexte ce qui précède, ce voyage encourage tout de même à ne pas lâcher complètement notre système de protection sociale. La précarité est très présente et très violemment vécue. Ceux qui décrochent se retrouvent pour le coup à ne plus tenir que sur les liens communautaires.
8. Faiblesse…
… de l’action publique. C’est pour nous autres français assez frappant. Il y a certainement à prendre et à laisser sur ce plan. Cette faiblesse laisse de la place à l’initiative des communautés et cela produit des choses bénéfiques pour la société. Elle génère également une posture d’encouragement de l’action privée et communautaire de la part des autorités locales qui n’ont pas la prétention ou les moyens de s’occuper de tout. On peut certainement trouver un réglage intermédiaire en France (Cf. point 7), sur certain aspect de protection sociale je reste certains que les américains pauvres supporteraient une intervention plus forte de l’Etat…
9. Force
…de l’optimisme et de la confiance dans la capacité à surmonter collectivement les difficultés. Je ne sais si cela s’ancre dans la foi (qui prend des formes diverses mais est très partagée) des individus mais il y a de l’énergie dans la société américaine qui nous tend un miroir …intéressant.
10. Responsabilité
J’ai été frappé dans les rencontres que nous avons faites du sens de la responsabilité collective des acteurs des communautés qui se sentent en charge de faire quelque chose pour l’amélioration de la vie collective ; Il y a là aussi quelque chose à creuser en France du point de vue de l’omniprésence « déresponsabilisante » de l’action publique.